CATASTROPHES A PENMARC'H
TEMPÊTE dU 30 SEPTEMBRE 1912
Ce jour là, les barques de Kérity, Saint Pierre et Saint Guénolé pêchent la sardine en Baie d'Audierne. Une tempête se déchaîne sans prévenir.
Les bateaux fuient vers leurs trois ports d'attache.
Mais déjà il est trop tard et les patrons n'ont pas envie de se retrouver dans la tempête parmi les roches sournoises de Saint Gué et de Kérity.
Ainsi ils décident avec sagesse de se mettre à l'abri dans l'anse de Porz Carn entre la Torche et le Viben. Le bateau de sauvetage "Maman Poydenot", de Saint Guénolé, arrive sur place et commence son oeuvre de sauvetage, aidé par quelques canotes.
Nombreux sont les marins sauvés; une seule embarcation ne rentre pas. Tout son équipage est perdu sauf son patron qui a survécu agrippé a un espars.
Au matin le "spectacle" qui s'offre à la vue des marins et de leurs familles est épouvantable. Après la joie d'avoir survécu à ce drame, après avoir pensé aux disparus, le spectre de la misère pointe et prend forme : Bateaux, voiles, filets et aurins... Tout est perdu. La flotte sardinière de Penmarc'h n'existe plus. Coulée, fracassée, disloquée.
C'est la ruine assurée pour tous ces petits patrons et aussi pour leur matelots qui ont perdu leur travail.
Chacun mesure alors à quoi il a échappé et remercie la Vierge : Il y aura cette année beaucoup de "pardoneurs " à la Joie...
Le désastre du 30 septembre 1912
Le 27 Juillet 1913, les canotiers du "Maman Poydenot" reçoivent Le Mémorial du journal Le Matin, un trophée de bronze sculpté par Falize créé pour célébrer le courage et la générosité des marins sauveteurs volontaires. Ils l'exposent dans la salle du Phare d'Eckmühl.
Le 23 Mai 1925, les flottilles de pêche de Kérity et Saint Pierre sont en mer.
Vers midi, le temps se gâte et tous se hâtent de rentrer à l'abri.
Entre Kérity et Saint Pierre les barques "Saint Louis" et "Berceau de Saint Pierre" chavirent, surprises par une déferlante.
Il est environ 13H30. L'alerte est donnée et les canots "Comte et Comtesse Foucher" de Kérity et le "Léon Dufour" de Saint Pierre sont tirés à l'eau avec peine, car c'est marée basse.
Il va leur falloir souquer ferme ! Du fait de la marée basse, le canot de Kérity est obligé de faire un détour plein sud, par la tourelle Runiec puis vire à l'ouest pour prendre le chenal entre Men Laou et la Jument. Sur le plateau, la mer est démontée les vagues se muant en déferlantes. Le "Comte et Comtesse Foucher" chavire à son tour à 13H50. Le canot l'"Arche d'Alliance" qui rentrait lui aussi se porte alors au secours ... du bateau de sauvetage ! Un comble pour ces malheureux et courageux sauveteurs. Sur les douze marins que comptait l'équipage, sept sont morts.
Venant de l'ouest, le "Léon Dufour" de Saint Pierre arrive presque au même instant sur ce lieu terrible. Il est victime lui aussi de la même mer, des mêmes vagues déferlantes. Le canot roule et chavire. Recueillis par une annexe, quatre marins échappent à une mort certaine. Huit périssent.
Le bilan de cette funeste journée est terrible : Quinze des canotiers volontaires sont morts. Leurs noms sont gravés sur deux plaques commémoratives du cimetière de Kérity. Cette catastrophe laissera une empreinte ineffaçable dans la mémoire locale où tant de familles ont été touchées par le mort ayant perdu un ami, un voisin, un parent...
Le Mémorial du journal Le Matin, reviendra de nouveau à Penmarc'h en 1926 en reconnaissance de l'héroïsme et du courage des sauveteurs de Kérity et de Saint Pierre. Une récompense dont tous se seraient bien passés.
RAZ DE MARÉE
Le port de Saint Guénolé par un raz de marée © Villard
La presqu'île de Penmarc'h est située pour partie en dessous du niveau de la mer.
Elle a été mainte fois éprouvée par des tempêtes souvent suivies de raz de marées comme celles de
4 Décembre 1896, 2 au 3 Février 1904 et du 8 au 9 Janvier 1924.