LE TOURISME A PENMARC'H
En 1884, le prolongement de la ligne Orléans-Quimper jusqu'à Pont l'Abbé, laisse présager un afflux de touristes à la pointe de Penmarc'h réputée par le grandiose et la dangerosité de sa côte.
On peut dire cependant que le tourisme à Penmarc'h commença véritablement en 1897, date de l'inauguration du Phare d'Eckmühl. Les articles des hebdomadaires tels l'Illustration ou le Monde Illustré relatant l'inauguration du Phare, firent plus pour Penmarc'h que la meilleure des publicités. Les endroits les plus prisés étaient la pointe de Saint Pierre et son grand phare, les rochers de Saint Guénolé et sa Roche des Victimes de sinistre mémoire et la plage de Pors Carn pour les baigneurs...
Penmarc'h station de tourisme
(Article du journal «La dépêche de Brest» du 12 septembre 1921)
— Le Journal officiel du 22 août 1921 a publié un décret en date du 19 du même mois érigeant en station de tourisme la commune de Penmarc'h (Finistère.), et créant dans cette station une chambre d'industrie touristique. Les Professions intéressées seront représentées dans cette chambre de la façon suivante : hôteliers, logeurs, restaurateurs, 2 représentants ; directeur d'agence du tourisme, 1 représentant ; entrepreneur de transport de voyageurs, 1 représentant ; commerçant articles de transports et de tourisme, 1 représentant ; membres d'associations constituées en vue du développement de la station, 4 représentants ; propriétaires de terrains sur lesquels se trouvent des monuments mégalithiques, 1 représentant.
La liste des électeurs sera établie dans trois mois à partir de la date de publication du présent décret et il sera procédé à la revision de cette liste dans la première quinzaine de juin chaque année.
Les oies du Ménez - Port de St Guénolé - 1900
Légende du photographe facétieux:
«Les oies du Menez».
De quelles oies parlait-t-il ?
Les volatiles étaient établis au Ménez Kérouil et avaient la réputation d'être agressifs, comme beaucoup de leurs congénères.
Les touristes au phare
Les nombreux touristes se précipitent à la roche des victimes après l'arrivée du train...
tandis que d'autres se rendent au phare d'Eckmühl...
Les plaisirs du bain (vivifiant) à Saint-Guénolé-Penmarc'h © Levy
Les enfants des colonies de Vacances venaient chercher à la pointe le bon air vif et revigorant de la Bretagne. Ils y retrouvaient l'appétit et les curés leur inculquaient la discipline et le goût de l'effort en même temps que la vie en collectivité. Ainsi les parents étaient contents...
Les enfants des colonies de Notre-Dame de Lourdes (Le Mans) et de l'Alerte du Mans vinrent faire des séjours à Penmarc'h à partir de 1926.
De nombreux commerces louaient une ou plusieurs chambres pour les touristes... Ne seront abordés ci-après que les hôtels ayant "pignon sur rue".
Si un aimable internaute a plus d'information sur les hôtels suivants, merci de me le faire savoir
afin de faire avancer "la science" !
LES HOTELS DE SAINT GUÉNOLÉ
Emplacements des anciens hôtels de St Guénolé
L'Hôtel Charpentier (1)
En 1885, au lendemain le prolongement de la ligne Orléans-Quimper jusqu'à Pont l'Abbé, le premier hôtel de St Guénolé sort de terre. Il est construit pour Napoléon Charpentier et son épouse Louise, née Courtois. Il est fils de ... Charpentier, ancien maire de Penmarc'h.
Napoléon Charpentier en confie la gestion à Louis Lancien et son épouse Marie née Jacq.
Une petite annonce est publiée dans le journal « Le Finistère » du 21 Février 1891
Puis Napoléon Charpentier en confie la gestion à son beau-frère, Gustave Moreau et à son épouse Lucie née Courtois. Gustave Moreau est le fils de l'industriel Nantais Auguste Moreau, conserveur propriétaire d'usines à Kérity et St Guénolé.
L'hôtel est vendu à Amédée Jacq en 1898.
En 1900, l'hôtel est vendu aux soeurs Godon de Concarneau, tout comme l'hôtel de Bretagne. L'Hôtel Charpentier change de nom et devient l'Hôtel Myosotis. Il n'est ouvert qu'en été.
En 1902 une partie des bâtiments de l'hôtel sont loués aux conserveurs Clergeau & Billant, puis à Auguste Chancerelle.
Le (Grand) Hôtel de Bretagne (2)
L'Hôtel de Bretagne est construit en 1889 pour J . Volant, propriétaire.
Puis Mlle Perrine Godon, commercante à Concarneau l'achète vers 1902. L'hôtel n'est alors ouvert que l'été. Le bar reste ouvert et est tenu par Mme Autret.
Pierre Volant et Marie Volant née Capitaine en sont d'abord les gérants puis ils achètent l'hôtel.
L'hôtel sera agrandi en 1907 quand le train sera annoncé à Saint Guénolé. Il deviendra alors le Grand Hôtel de Bretagne quand, à quelques dizaines de mètres, la gare du terminus de Saint Guénolé sortira de terre...
Pierre Volant décède en 1927. Marie Capitaine tiendra le Grand Hôtel jusqu'en 1964. Elle décède à son tour en 1965.
Sur certains dépliants publicitaires émis par Mme Veuve Volant, on pouvait lire :
Notre hôtel est situé entre deux plages, une à 100m, d'où l'on domine tout le port, la seconde à 20mn de l'Hôtel, plage qui a trois km de sable fin.
Nos chambres qui sont situées soit du côté de la mer ou de la campagne sont confortables et bien tenues. Notre cuisine faite tout au beurre fait l'objet de tous nos soins, ainsi que la cave renommée et nos spécialités de crustacés. Les repas sont servis par petites tables. Un grand garage est mis gracieusement à disposition de nos clients.
Notre prix de pension est de ________ par jour et par personne pour une période d'au moins huit jours ; il comprend le petit déjeuner, le dîner, la chambre, et vin compris, le 10% en plus.
Les enfants de moins de dix ans paient demi-tarif.
Demandez nos prix réduits pour Juin et Septembre.
COMPOSITION DES REPAS
Déjeuner : Hors-d'oeuvres variés, crustacés et poissons, plat de viande, légumes, fromages, desserts. -- Dîner : Potage, poissons, rôti, salade, légumes, entremets ou gâteaux (vin compris)
Le cas échéant, vous nous obligeriez en nous faisant savoir le plus tôt possible la date de votre arrivée ; au reçu de votre lettre nous nous empresserons de vous indiquer quelles chambres sont encore disponibles pour cette date.
Nous espérons vous voir descendre dans notre Établissement et vous assurons que nous ne négligerons rien afin que vous emportiez de votre séjour dans notre belle Station, le plus agréable souvenir.
P.-S. : Pour toute demande de renseignements supplémentaires, prière de joindre un timbre.
Nous ne nous trouverons engagés qu'envers les personnes ayant versés des arrhes en retenant leur chambre (en principe, trois jours de pension).
L'Hôtel des Bains
Dans la revue trimestrielle du "Touring Club de France" de septembre 1891 (p.175), le vélocipèdiste Hollow Rim explique la situation d'un l'hôtel de St Guénolé : De la fenêtre on a vue sur le petit port et la grève. Dans le lointain s'élève la haute colonne blanche du phare1 et le petit clocher de Notre Dame de la Joie.
Le nom "Hôtel des Bains" est révélé dans le numéro suivant de la revue du mois de décembre 1891 (p.236) où il fait le résumé de son voyage, en mentionnant les lieux visités, le kilométrage effectué et les hôtels où il a résidé.
(1) Hollow Rim parle ici de celui qu'on dénomme aujourd'hui "Petit Phare", le (grand) phare d'Eckmühl n'étant alors pas encore construit...
L'Hôtel de la Mer (3)
L'hôtel est mis en service vers 1920 par Marie Anne Renévot, veuve d'un des contremaîtres soudeurs de l'usine Béziers à Saint-Guénolé. C'était un restaurant ouvrier d'usines qui fait aussi épicerie et magasin de souvenirs, la proximité des rochers de St Guénolé et de la roche du préfet obligent. Il comporte quelques chambres.
Sa fille, Mme Descacq lui succède.
En 1950 Donatien Gloaguen (Dodone) achète l'hôtel.
L'Hôtel Continental (4)
L'hôtel Continental a été créé au plus tard en 1917 par Marguerite Mazo (1888-1967) et son jeune frère Noël (1894-….), originaires de Beuzec-Cap-Caval. L'hôtel donnait d'une part sur la gare, côté est et d'autre part sur l'actuelle rue de la Joie côté ouest, presque face à l'ancienne poste de St Guénolé.
Au second plan, (de g à d) : La poste, la salle de danse de l'hôtel Continental et l'hôtel Continental (bâtisse blanche)
Marguerite Mazo, âgée
Le Grand Hôtel de Saint Guénolé (5)
<== Les deux peintres Emile Bickel et Jean-Julien Lemordant (de G à D) font une pose lors de la réalisation de la fresque. Ils font semblant de peindre Julie, au centre. La gamine à gauche est leur fille Sidonie, entourée de Blanche Le Donge et Jeanne Lelgouac'h.
Le Grand Hôtel de St Guénolé a été construit en 1892 par le conserveur Béziers et géré par Mlle Françoise Le Donge. Anne-Marie Kerguelan y est domestique et Charles Renaud, cocher.
En 1902, le peintre et sculpteur Émile Bickel et son épouse Julie, née Molin, deviennent propriétaires de l'hôtel. Le recensement de 1906 indique que Blanche Le Donge et Jeanne Lelgouac'h domestiques et Jean-Julien Lemordant, artiste peintre, habitent la Maison Bickel.
Les deux peintres se sont caricaturés sur la fresque. Cette fresque est maintenant conservée à la mairie de Penmarc'h.
Puis Désiré Marot, membre du Touring Club de France, et sa femme Emilie l'achetèrent en 1909.
Les observateurs auront remarqué le côté bizarre de cette carte publicitaire qui, en outre, comportait au verso les horaires du train Birinik.
Et pour cause, la vue du Grand Hôtel est prise côté rue et non côté plage : La mer qui a été rajoutée par trucage... marche à l'envers !
Une astuce de Désiré Marot pour bien faire comprendre à la clientèle que l'hôtel était situé "les pieds dans l'eau"...
En 1936, il fut racheté par Frank Lanthony. Le Grand Hôtel de St Guénolé devint alors l'Hôtel Lanthony.
L'Hôtel des Goélands (6)
La villa des Goëlands aussi appelée Maner Parizian (lit. Manoir Parisien) est une villa à l'Italienne construite en 1889 par un docteur Niçois, Gustave Salavy. Certaines parties de la maison sont fabriquées avec des matériaux de "récupération" tels des lampadaires ou clefs de voûtes en provenance des Tuileries... Les pièces sont aménagées de meubles, de bibelots, de toiles de grands prix et de grandes qualités.
Elle passera entre plusieurs mains à partir de 1900. De l'usinier Béziers d'abord, qui ensuite la transformera en hôtel , Le Grand Hôtel des Goélands qu'il louera à Hyacinthe Moguérou à partir de 1911.
A partir de 1920, l'hôtel changea plusieurs fois de gérants avant d'être vendu au sénateur Paul Lederlin, puis à Mme Friant puis enfin vendu à la Ville de Courbevoie.
A partir de 1920 l'hôtel servit de salle "de réception" pour la Fête des Cormorans et l'élection de sa Reine.
L'Hôtel Moguérou (7)
L'Hôtel Moguérou a été construit par Hyacinthe Moguérou en 1920, après avoir tenu l'Hôtel du Phare d'Eckmühl (1902-1911) puis l'Hôtel des Goëlands pendant huit ans (1911-1919).
Les angulosités du batiment, adoucies par des fenêtres voûtées accompagnées d'un toit terrasse sont inspirés du "Mouvement Moderne". Peu après sa construction, l'hôtel restaurant est agrandi. L'adjonction d'un étage coiffé d'un toit traditionnel lui font perdre son allure moderne.
Puis Hyacinthe Moguérou cède son affaire à son fils...Hyacinthe ! (années 30)
Enfin Hyacinthe Moguérou fils cède, à son tour, l'hôtel à son fils Claude. (années 60)
LES HOTELS DE SAINT PIERRE
Emplacements des anciens hôtels de St Pierre
L'Hôtel du Phare (d'Eckmühl)
L'Hôtel du Phare d'Eckmühl est construit entre 1901 et 1902 au pied du Phare par Charles Miroux, gérant de l'Usine Amieux. Hyacinthe Moguérou en devient le gérant, de 1902 à 1911.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il sert de kommandantur et est finalement détruit par les Allemands à leur départ.
Hôtel du Phare d'Eckmühl lors de sa construction (1901-1902)
L'Hotel-Restaurant de la Gare
L'hotel était tenu par Tante Chef.
L'hôtel était le batiment occupé par l'ex lutherie du Bourg.
HOTELS DE KÉRITY
Il n'y a pas eu d'hôtel à Kérity, mais seulement ce que l'on qualifierait de nos jours des chambres d'hôtes...
Si un aimable internaute a plus d'information sur ces hôtels, merci de me le faire savoir
afin de faire avancer "la science" !