LES EGLISES DE PENMARC'H
Les trois anciennes églises sont encore visibles....
L'EGLISE SAINT GUENOLE dite ANCIENNE EGLISE ou TOUR CARREE
La Tour Carrée de Saint Guénolé est composée d'une nef flanquée au nord d'un bas côté. Elle remplace la chapelle Saint fiacre devenue trop petite.
Elle a été achevée à la fin du XVème siècle (1488) dans la période commerciale florissante de Penmarc'h. Ce qui explique les bas-reliefs représentant navires et poissons sculptés dans le granit de ses murs. En 1489, une bulle du pape Innocent VIII érige la paroisse de St Guénolé en trève de Beuzec-Cap-Caval.
Jusqu'en 1722, c'est un religieux venant de Beuzec qui disait l'office. Après, l'édifice devint dans un tel état de délabrement que la même assister à la messe devenait dangereux. Le 23 avril 1722, l'évêque de Quimper y interdit le culte. La messe fut alors dite en la chapelle de St Fiacre, disparue à son tour il y a environ 160ans. La restauration de l'église fut envisagée en 1768. Le projet fut abandonné. En 1802, Saint Guénolé fut rattaché pour le culte à Penmarc'h. En 1845 une petite chapelle est construite sur le flanc Est de la Tour Carrée et la tour est toiturée. L'église est classée aux Monuments Historiques le 7 Février 1916.
En 1942, Saint Guénolé devint paroisse et il fallut lui trouver une église pour la pratique du culte. Que faire ? Reconstruire l'ancienne église, la Tour Carrée ? Après bien des hésitations, les Beaux Arts donnèrent leur autorisation de reconstruire l'église mais avec de vieilles pierres de taille, dans un "identique" basé sur une lithographie représentant l'église du temps où elle n'était pas encore trop en ruines.
On trouva les veilles pierres… Mais l'évêché fut effrayé par le coût de l'opération de remise en état de la Tour Carrée, car elles s'ajoutaient à celles de l'Église Sainte Thumette de Kérity devenue elle aussi paroissiale. L'évêché préféra donc utiliser les vieilles pierres…pour faire du neuf !
Après guerre, la messe fut dite en plein air pendant 10 longues années (quand le temps le permettait) ou dans une ancienne salle de danse (!) réquisitionnée en 1940 sous l'occupation et un temps transformée en écuries pour un corps de cavalerie Poméranien de la Whermarcht.
Jusqu'en 1960, il y avait deux Pardons à Saint Guénolé : Le Pardon Vihan (lit. Pardon Petit) en début Mai et le Grand Pardon Tal an Tour (lit. Front/façade de la Tour) avait lieu fin Août.
L'EGLISE DE SAINT GUENOLE dite EGLISE NEUVE
Elle fut bâtie a 200 mètres à l'ouest de sa devancière.
Contruite par l'entreprise Kerdévez de Pleyben sur un plan de l'Architecte Jacques Lachaud établi à Quimper, l'église fut commencée le 12 Janvier 1954 et achevée le 17 octobre de la même année. Une rapidité qui tint du miracle…
- 12 janvier 1954 Commencement des travaux aplanissement du terrain, creusement et remplissage des fondations.
- 31 janvier 1954 Bénédiction de la première pierre par Mgr Fauvel, évêque de Quimper et de Léon
- 11 avril 1954 Baptème et mise en place des trois cloches : Guénolé, Marie-Jeanne et Guénaël.
- 1er août 1954 Bénédiction solennelle de l'Eglise.
- 17 octobre 1954 Consécration de l'autel et fin des travaux.
Cette solide église est faite de matériaux anciens tels les granits locaux, du Huelgoat et ardoises épaisses de Pont Coblant alliés a de modernes bétons…
Le pardon a lieu début Mars, au plus près de la Saint Guénolé.
Après les vêpres, jusqu'en 1960, le cortège se dirigeait vers le port pour la bénédiction de la mer, des pêcheurs et des nouveaux bateaux.
L'EGLISE SAINTE THUMETTE DE KERITY
L'église Sainte Thumette (ou Thunvez) daterait elle aussi de la première partie du XVIème siècle. Il n'en est rien : L'église a été construite par l'Ordre des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem, au début du XIIème siècle, sous le vocable de St Jean. Elle est composée d'une nef à cinq travées et d'un collatéral.
L'église commence à se ruiner pendant la période révolutionnaire.
En 1808 tombe le clocheton Nord. La cloche est transportée à la Joie. Les habitants refusent de réparer l'église. Elle sert de décharge. Elle devient un dépotoir où jouent les gamins qui vandalisent l'édifice.
Porte d'entrée des clochetons © JL Guégaden
Archère-canonnière Sud du clocheton Sud
donnant sur la rue du Port © JL Guégaden
Escalier endommagé du clocheton Sud.
L'escalier a perdu plusieurs marches © JL Guégaden
En 1832 un calvaire disparu depuis, était présent à l'angle sud-ouest de l'église.
En 1887, les fenêtres sont murées pour limiter la dégradation de l'édifice.
En 1888 la nef est nettoyée par les Kérityennes afin de s'attirer des indulgences célestes et une bonne pêche pour la flotille. Une statue de Ste Thumette est offerte par 16 jeunes filles de Kérity qui prient pour obtenir une bonne pêche... La statue sera montrée au Pardon de la Joie, juchée sur un brancard de procession porté par certaines des jeunes filles.
Vue de Ste Thumette à Kérity par André Dauchez vers 1910
A la fin du XIXème siècle, l'église est de nouveau un véritable débarras voire...pire. Poules et lapins y batifolent. Les gamins sévissent encore...
Au début du XXème, les mats y sont entreposés et la tannée est appuyée contre le côté sud du portail.
En 1916, le 7 Février, le mur Sud de l'église est classé aux Monuments Historiques, .
1- La tannée : Un réservoir contenant du tanin ou du cachou. Le tanin a la vertu de rendre imputrescible les lins et cotons qui y sont plongés tout comme le cachou (résine d'accacia dissoute dans de l'eau). D'ou la couleur lie de vin qu'avaient jadis vareuses, pantalons et filets... La couleur était fixée par le sel, en l'occurence par un rinçage à l'eau de mer.
2- Un filet esseulé...
3- Échafaudages (tréteaux) pour le séchage des filets.
4- Remisage (!) des mats.
Sur les gravures anciennes, on trouvait, parfois représenté, un calvaire, au sud-ouest de l'Église. Des vestiges de ce calvaire ont été mis à jour en 2013, lors du curage du chemin de ronde sud.
Église Sainte Thumette et son calvaire © J. Tromeur
On peut observer sur des photographies de 1900 (env.) les restes du socle du calvaire et peut être même, quelques mètres plus avant, les restes de la colonne portant la croix.
Restes du calvaire - La croix © E. Criquet
Restes du calvaire - Un morceau de la colonne © E. Criquet
En 1949, Kérity devint paroisse, tout comme Saint Guénolé sept années plus tôt. L'évéché acheta le Manoir de Kérousy afin d'en faire le presbytère et y installa le vicaire, l'Abbé Emmanuel Jégou, et le recteur de Kérity, l'Abbé Guillaume Piriou, qui souhaita que l'église fut remise en état plutôt que reconstruite. Le projet fut-il mieux défendu auprès des aux Beaux-Arts et de l'Évêché ? Fut-il mieux évalué ? Toujours est-il que Sainte Thumette put être restaurée alors que la Tour Carrée, elle, n'avait pas été reconstruite.
Faute de moyens pour acheter une cloche neuve, le Recteur Piriou eut l'idée de récupérer la cloche de la chapelle ruinée de Trébalay en Bannalec, dont il avait été précédemment vicaire.
En 1951, Juin, a lieu la bénédiction de l'église rénovée.
Chapelle de Trébalay en Bannalec avant sa restauration
Sainte Thumette était l'une des onze compagnes de Sainte Ursule.
Le pardon de Sainte Thumette a lieux le 8 Mai.
Cette église imposante a été édifiée au début du XVIème siècle (1508), soit environ 20 ans après le début de la construction de la Tour Carrée de Saint Guénolé. C'est le recteur Charles Jegou, abbé de Daoulas, chanoine de la collégiale Saint-Trémeur, recteur de Plouguer en Carhaix (quel homme !) qui débuta sa construction.
Nous sommes toujours dans la période commerciale florissante de Penmarc'h. C'est pourquoi on peut observer, gravés sur les murs de granit de l'église, des bas reliefs représentant des bateaux de pêche et de commerce, les blasons de ses capitaines d'armements, des seigneurs du Pont, de Rostrenen, de Rohan, de Nevet et de poissons (congres et juliennes) objets d'un commerce important.
On peut également distinguer les pierres tombales de certains capitaines d'armements fondus dans le pavement de l'église.
Pour pouvoir abriter une population en pleine croissance, l''église a été construite grande et de plan rectangulaire.
Elle est composée d'une nef de cinq travées, de bas-côtés et d'un chœur de trois travées. La tour, inachevée pour des raisons économiques, comporte deux porches, l'un tourné vers le sud, l'autre vers l'ouest. Au sud, un ossuaire et à l'est une sacristie. A l'intérieur, on trouve 4 bénitier en Kersanton (genre de granit) posés en 1614, 1617 et 1624.
En 1789, une nouvelle sacristie au sud remplace l'ancienne de l'est, trop sombre et humide.
En 1830, l'ossuaire tombe en ruine.
En 1855, la sacristie est restaurée.
En 1862, l'Église est classée aux Monuments Historiques.
En 1868, Mgr Sergent, Évêque de Quimper, échange l'exceptionnelle statue en albâtre de Saint Jean contre contre des statues de la Vierge et Saint Corentin.
En 1888, Nouvelle restauration de la sacristie.
En 1881, un ouragan emporte avec lui 400m² d'ardoises dans la nuit du 10 au 11 Novembre 1891. Le tiers de l'église est inondé. Le recteur François-Marie Le Coz se débat comme un beau diable - si j'ose dire - pour trouver les 39.000 Fr nécessaires à la réparation. A près moult difficultés de toutes sortes, la réparation s'achève le 31 Décembre 1895 !
En 1895 : Sans doute reste-il un peu de sous, car la sacristie est de nouveau restaurée.