LA SOCIETE CENTRALE DE SECOURS AUX NAUFRAGES

La Société Centrale de Secours aux Naufragés est née le 12 Février 1865, sous l'impulsion de l'Empereur Napoléon III qui souhaitait la création d'un service privé de sauvetage en mer financé par donations : L'Empereur signa, à Compiègne le 16 novembre 1865, le décret impérial créant la Société. Les premiers dons, d'ailleurs, furent deux canots offerts par l'Empereur Napoléon III et l'Impératrice Eugénie, protectrice de la SCSM.
Evènements marquants :
1906, le siège de la Société est transféré à Boulogne-sur-mer.
1940-1944 : L'occupant pille et détruit une partie des matériels, laissant le SCSN en piteux état.
1967 : Mort de la Société. Mais une mort pour mieux renaître : fusionnant avec les Hospitaliers Sauveteurs Bretons elle devient la Société Nationale de Sauvetage en Mer.
UN SIECLE DE PRESIDENTS DE LA SCSN
De la création de la SCSN à sa fusion dans la SNSM, 102 ans ont passé.
Neuf présidents se sont succédés à la direction de la Société :
Amiral Charles Rigault de Genouilly 1865 / 1872
Vice Amiral Baron Camille Clément de la Roncière Le Noury 1872 / 1881
Contre Amiral Marquis Louis Raymond de Montaignac de Chauvance 1881 / 1890
Vice Amiral Edmond Jurien de la Gravière 1890 / 1892
Vice Amiral Louis Charles Lafont 1892 / 1901
Vice Amiral Victor Duperré 1901 / 1914
Vice Amiral Charles Touchard 1914 / 1930
Vice Amiral Lucien Marie Jean Lacaze 1930 / 1955
Vice Amiral Comte Jean Bernard Armand D'Harcourt 1955 / 1967.
LES PUBLICATIONS
Annales du Sauvetage Maritime. Ces annales relatent la vie de la Société. Elle y honore le mousse comme l'Amiral. Elle informe les illustres ou obscurs mais généreux donateurs sur la bonne utilisation de leurs dons.
Y sont relatés :
Les Actes administratifs et statutaires, procès-verbaux de conseils et comités locaux
Les Rapports des stations (Actes de Sauvetage, retour d'expérience...)
Les Annonces des récompenses octroyées (Diplômes, Récompenses collectives ou Médailles individuelles,...)
Les Essais et explications de nouvelles techniques de sauvetage, de nouveaux matériels,....

Annales du Sauvetage Maritime

Comptes-rendus des Assemblées Générales
L'Etat de la Trésorerie
Recettes (Collectes, donations et liste des donateurs...)
Dépenses (Achats et entretien de matériels et de bâtiments, cérémonies, médailles,...)
Les Compte-rendus succinct des assemblées générales du mois de Mai, repris par le détail dans la publication annuelle "Compte-Rendu Assemblée Générale".
Les Annales du Sauvetage Maritime sont d'abord publiées annuellement (1865 à 1884?) et éditées par Arthus Bertrand.
(Je cherche des infos sur les années 1885-1886-1887)
Elles sont ensuite publiées trimestriellement (?1888 à 1914) et enfin semestriellement (1915 à 1967).
Compte-rendus des Assemblées Générales. Ils sont publiés après la réunion annuelle de la Société à la Sorbonne, courant Mai.
Lors de cette réunion sont abordés le rapport moral de la Société ainsi que le rapport financier. Cette grande réunion permet de louer et galvaniser le courage et l'abnégation des sauveteurs et de fêter les sauveteurs de l'année. On y remet diplômes, médailles et récompense. La station lauréate du Mémorial du Matin est annoncée (jusqu'en 1939). L'assemblée générale se conclut par des photographies des récipiendaires et par un banquet.

Réunion à la Sorbonne. 3 Mai 1914

Assemblée Générale à la Sorbonne. Paris, 3 Mai 1914
LA SITUATION APRES LA SECONDE GUERRE MONDIALE
(Déclaration lue lors de la réunion de la SCSN du 26 Juin 1945)
La situation dans laquelle nous ont laissés la guerre, l'occupation et leurs conséquences peut se résumer comme suit :
Les stations.
Toutes nos stations ont beaucoup souffert elles ont été dépouillées en grande partie de leur matériel d'armement (filins, gilets de sauvetage, cirés etc...) matériel actuellement irremplaçable.
Beaucoup de nos stations ont été détruites ou sérieusement endommagées, particulièrement sur les côtes de la Manche et de l'Atlantique. Dix sont totalement détruites (Dunkerque, Saint-Valery-en-Caux, Yport, Le Tréport, Honfleur, Granville, Perros-Guirec, Ploumanach, Le Conquet, Groix).
Quatorze sont gravement endommagées Calais, Boulogne, Etaples, Berck, Cayeux, Dieppe, Fécamp, Trouville, Ouistreham, Barfleur, Goury, Saint-Servan, Etel, La Pallice.
Les canots.
Neuf canots à moteurs sont détruits : ceux de Dunkerque, Boulogne, Honfleur, Barfleur, Goury, Granville, Ploumanach, Le Conquet, Calais.
Huit canots à moteurs sont gravement endommagés; ceux de Fécamp, Trouville, Saint-Servan, Bréhat, Ouessant, Lampaul, Croix, Etel.
Six canots à l'aviron sont détruits, Etaples, Berck, SaintValéry en Caux, Le Tréport, Omonville, Perros-Guirec.
Cinq canots à l'aviron sont gravement endommagés, Audresselles, Le Tréport, Yport, Ouistreham, Grau-du-Roi.
L'avenir.
L'évaluation de ces dommages n'a encore pu être faite d'une façon tout à fait précise. Mais les données déjà importantes qui sont en notre possession permettent d'en avoir une estimation presque exacte : ils sont d'environ 20 millions en valeur 1939, et les dépenses de remplacement seront au moins 4 ou 5 fois plus élevées.
Il est évident qu'avec ses ressources normales la Société ne pourrait réparer ces dommages qu'en un très grand nombre d'années durant lesquelles il faudrait renoncer à de nouvelles transformations de nos stations de canots à rames en stations de canots à moteurs, transformations dont la nécessité et l'urgence sont cependant impérieuses.
Dès le 12 septembre 1944, nous avons attiré l'attention des Pouvoirs Publics sur cette situation et demandé avec insistance la réparation des dommages que nous avons subis.
D'autre part, nous pouvons espérer que la générosité de nos donateurs viendra nous aider dans la tâche très lourde qui nous incombe.
Nous sommes ainsi amenés à augmenter le taux de nos cotisations qui est fixé par nos statuts et qui est demeuré immuable depuis la fondation de la Société en 1865. Nous proposerons à une Assemblée Générale Extraordinaire d'introduire au Conseil d'Etat une demande de modification de nos statuts en vue du relèvement de ces cotisations.
Nous avions en cours d'exécution, au début de la guerre, un programme de constructions neuves de canots à moteurs. Ces constructions ont été arrêtées dès juin 1940, afin d'éviter les réquisitions et saisies des autorités occupantes.
Ces constructions portaient sur cinq grands canots à deux moteurs et deux petits canots de plage à moteurs. Dès la libération nous avons commandé deux nouveaux grands canots.
L'exécution de ces commandes dépend actuellement de la capacité de nos chantiers, dont certains ont perdu la plus grande partie de leur outillage. Cependant nous espérons que nous pourrons en faire entrer deux en service en 1945 et les autres en 1946.